• Labradors chiens guides : témoignages de non-voyant



    Hier, nous vous avons présenté l'école des chiens guides de Paris.
    (pour ceux qui n'ont pas suivi ici)



    Aujourd'hui, voici 2 témoignages de mal-voyant sur leurs chiens-guides :

    Un jour, je devais me rendre en grande banlieue sud, accessible par une gare de la ligne du RER D.
    Je m'y suis rendu, bien sûr guidé par mon labrador IAGO âgé de 10 ans et toujours fidèle dans mes déplacements. J'ai pris le RER D à la gare de Lyon, sans aucune difficulté, et suis monté en queue de train.
    Je me suis assez vite rendu compte que, durant le trajet, le wagon s'était vidé et que j'étais donc seul. Néanmoins je n'étais pas inquiet, bien que faisant ce parcours pour la première fois, car je connaissais l'horaire précis d'arrivée à la gare de destination. J'arrive donc à destination et descends, sous une pluie torrentielle, pour constater que le quai est désert. Pas de panique : s'il n'y a personne, c'est que la sortie est en tête ! Je demande donc à mon chien de se diriger vers la tête du train.
    Quand il y a du monde sur un quai, il est facile pour un chien guide bien formé de trouver la sortie, car il sait qu'il suffit de suivre le flot des gens. Mais là, personne ! En arrivant au bout du quai, je dois bien admettre que je n'ai pas trouvé la sortie et qu'il ne me reste plus qu'à faire confiance à IAGO.
    Je demande donc à mon chien la sortie et il me conduit directement à un escalier descendant.
    Dans un premier temps, après l'avoir remercié, je lui redemande la sortie, car je n'étais pas convaincu de sa proposition. Il insiste et me ramène à cette même descente. N'ayant pas d'autre alternative, je finis par accepter la proposition. IAGO me conduit, après la descente, dans un couloir et me propose un escalier, que j'accepte, pour me retrouver enfin sur un autre quai. Là, j'ai bien senti que IAGO savait où il me menait, car il me conduisit tout droit à la sortie de la gare qui n'était accessible que de ce quai-là. Hasard ? Chance ? Non, compétence !

    Témoignage de P. Balin

    Impressionnant, n'est-ce pas ?


    Jeux de futurs chiens guides à l'école (un flat et un labrador)

    Voici un autre témoignage : Mon chien Mon travail

    Philippe BALIN, un homme d'affaires pressé et guidé. A 47 ans, Philippe BALIN, jeune père de famille, non-voyant depuis l'âge de 14 ans, est vice-président d'une société de télécommunication aéronautique.

    Il n'est pas vraiment homme à se raconter. Philippe BALIN préfère laisser ça aux autres. Mais parlez-lui de Iago et son visage s'illumine. "Plus qu'un compagnon, c'est une aide puissante, un ami dans la vie, mon adjoint au travail, il vit à mon rythme, comprend mes attentes, mes stress et mes joies", déclare-t-il. Couché sur un tapis dans un coin du bureau, le labrador doré ouvre un oeil, dresse l'oreille puis soupire. Sans doute a-t-il compris qu'il est au coeur de la discussion. La vie de chien, Iago ne sait pas à quoi cela peut ressembler. Il a dormi dans les palaces les plus luxueux de la planète, fréquenté les meilleures tables et parcouru le monde entier. De Singapour à Tokyo, en passant par Paris, New York, Londres et Sydney, lui et son maîtres ont effectué jusqu'à 400 000 kilomètres par an en avion. Pas un aéroport, pas une compagnie aérienne qu'ils connaissent. A vie exceptionnelle, traitement d'exception. Iago peut se vanter d'être "le seul chien super-sonique au monde". A trois reprises, il a pris le Concorde avec Air France et goûte au plaisir de traverser l'Atlantique à Mach 2 en moins de 4 heures. Même les chiens de stars n'ont jamais eu cette chance. Iago a fait des jaloux. Dans le passé, ses privilèges lui ont valu quelques histoires sur lesquelles Philippe BALIN ne souhaite pas trop s'étendre.
    Normalement, dans les avions, les chiens voyagent en soute, pas en cabine, encore moins en classe affaires ou en première. Mais Iago, n'est pas un chien ordinaire. Il sort de l'école des chiens-guides de Paris.
    Depuis huit ans, le labrador a remplacé les yeux de Philippe BALIN. "Il fait partie de mon schéma corporel, déclare l'homme d'affaires. Avec Iago, j'ai retrouvé le plaisir d'être pressé, de me faufiler et de téléphoner en marchant". La formation de Iago a duré dix-huit mois. A Paris, il a appris une quarantaine de mots. Des mots qu'il sait aujourd'hui associer à des situations bien précises. Par la force des choses, l'univers du labrador est devenu aéronautique et aéroportuaires. En sortant d'un avion, par exemple, Iago a compris qu'il fallait suivre le plus gros flot de voyageurs. Il sait aussi qu'en montant à bord, il faut s'installer sous le siège et attendre la fin de l'embarquement. Aujourd'hui, grâce à Iago, Philippe BALIN voyage comme un homme d'affaires presque comme les autres. "La non-voyance est un handicap, mais pas une inadaptation à un environnement. A tout problèmes, il existe une solution, j'ai trouvé la mienne". Son opiniâtreté lui a valu sa réussite professionnelle. "J'ai exploité cette différence comme un atout. On a naturellement tendance à me faire confiance, à m'écouter. Face à un non-voyant, on perd ses repères, en négociation, cela peut devenir un avantage". Selon Philippe BALIN, la seule véritable difficulté pour un non-voyant, ce sont les endroits accessibles uniquement en voiture. "S'il arrive parfois qu'un chauffeur de taxi vous refuse une course à cause de la présence du chien, en revanche, en avion, cela n'arrive que très rarement". Il y a des textes et des lois. Les compagnies membres de l'Association du transport aérien international (Iata) ont obligation de prendre les chiens-guides à bord. Au cas par cas, les problèmes viennent plus d'une méconnaissance des textes et parfois de l'attitude zélée de quelques très rares commandants de bord. "Mon chien bosse, il a un métier, on lui manque souvent de respect par rapport à sa fonction". Lorsqu'il évoque l'une des ses mésaventures lors d'une escale à Genève-Cointrin il y a quelques années, Philippe BALIN esquisse un léger sourire. Le commandant de bord ne voulait pas que son chien monte dans l'avion."Il en rajoutait par bêtise, les passagers ont protesté. Au final, on se demandait qui, du chien ou du pilote, on allait débarquer"! Et puis il y a aussi les situations inverses parfois cocasses, comme ce vol sur la compagnie Singopor Airlines où l'équipage s'est excusé, confus de ne pas avoir trouvé un tapis pour le fessier du toutou. L'hospitalité asiatique. "Un chien s'adapte à tout, y compris au long courrier, ajoute Philippe BALIN. Il peut rester sans manger pendant pluieurs journées". Et pour le reste... Il suffit de ne pas trop le nourrir. Iago possède son propre passeport, une puce électronique intégrée sous la peau. Elle a l'avantage de ne pas gratter et permet aux services des douanes de connaître en quelques instants l'identité et la provenance de l'animal. Pendant longtemps, Philippe VALIN n'a pu voyager dans des pays comme Angleterre où les animaux étaient assujettis à la quarantaine. Puis les frontières sont tombées les unes après les autres. Aujourd'hui, à l'exception de l'Australie, de quelques îles asiatiques et une partie de l'Afrique, Iago peut suivre sont maître dans le monde entier. De son labrador, Philippe BALIN est fier. Également passionné de canoë, (il fait de la compétition à haut niveau), d'escalade et de Jazz, Philippe BALIN a crée son propre groupe. En hommage au labrador, il l'a tout naturellement appelé le "Iago Jazz Band".

    Belle histoire, non ?



    Reportage photos Oursonne libre, merci pour ta participation à mon article

    A SUIVRE



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  • Commentaires

    6
    Vendredi 31 Octobre 2008 à 07:33
    tu as reussis a faire de pratiquement rien un article passionnant
    merci poir ces clins d'oeil

    caresses a Houba
    5
    Jeudi 30 Octobre 2008 à 21:36
    oui c'est la même personne et le même chien!
    4
    Jeudi 30 Octobre 2008 à 18:48

    Pas de souci pour l'utilisation du cadre vierge...je les crée pour ça, j'suis contente qu'on les utilise

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    3
    Jeudi 30 Octobre 2008 à 18:13
    Encore 2 bien belles histoires ..
    Mais est ce que c'est la même personne qui parle ?
    Car, dans les 2 cas le chien s'appele Iago?
    Bravo à Iago !
    Et merci à toi pour ce beau reportage !
    Bonne soirée!
    2
    cat
    Jeudi 30 Octobre 2008 à 14:18
    très beau témoignage !!
    Marius a pris l'avion seul avec Phénix ( Paris- Nice , AR ) sans aucun problème !! le chien a voyagé avec Marius dans l'avion sous son siège, il n'a pas bougé ! c'était pourtant la première fois qu'il voyait un avion de près !
    Il n'y a qu'une seule chose qu'il refuse et maintenant à presque dix ans, ce sera difficile, c'est l'escalator ( escalier et tapis roulant ) ... et c'est dommage car parfois , il n'y a pas d'ascenseur et ls escaliers sont impossibles avec le fauteuil roulant !
    1
    Jeudi 30 Octobre 2008 à 13:14
    ici il a plu toute la nuit ... alors c'est cool on peut se balader
    bisounours z'ours
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